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Allemagne - Le dernier réacteur sera arrêté en 2022 ! - Allemagne / Foxoo
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Source : #18088 Publié le 22/12/11 | Vues : 181

Allemagne - Le dernier réacteur sera arrêté en 2022 !


Le 30 mai 2011, le ministre de l'Environnement Norbert Röttgen a annoncé formellement que l'Allemagne ' la 4e économie mondiale et la première d'Europe - sortira du nucléaire en 2022. Le gouvernement d'Angela Merkel annule donc la loi d'octobre 2010 qui repoussait la sortie jusqu'en 2036. Une semie-victoire pour le mouvement écologiste allemand, qui préconisait un délai de sortie beaucoup plus rapide et restera mobilisé.




Il est désormais prévu que les 17 réacteurs du pays seront arrêtés d'ici 2021, mais une année d'extension supplémentaire jusqu'en 2022 reste envisagée pour les 3 réacteurs les plus récents, pour parer à tout risque de pénurie électrique.

Tirer les leçons de "l'impuissance" de toute nation face à une catastrophe nucléaire
Cette décision est conforme aux conclusions du rapport de la « Commission d'éthique pour la fourniture d'énergie propre » constituée par Mme Merkel au lendemain de Fukushima. Constituée de 17 membres, elle est co-présidée par Klaus Toepfer, ancien directeur du PNUE (Programme des Nations-Unies pour l'Environnement), et par Matthias Kleiner, directeur de la Fondation Allemande pour la Recherche. Kleiner déclarait le 30 mai : « Fukushima a été une expérience dramatique, où l'on voit que même une nation de haute technologie ne peut faire face à une telle catastrophe. » Il ajoutait que « l'énergie nucléaire est une technologie trop lourde de risques pour que nous puissions l'imposer à nous-mêmes et à nos enfants ». Angela Merkel, titulaire d'un doctorat en physique, a déclaré que « l'impuissance » du Japon face au désastre de Fukushima l'avait amenée à reconsidérer les risques de cette technologie.

Si en France, cette décision a été décriée comme « téméraire » et « irréfléchie » par le choeur des nucléocrates, il n'en va pas de même en Allemagne. Le mouvement antinucléaire allemand y voit une décision encore bien trop complaisante vis-à-vis des grands électriciens. Une grande partie des militants réclamait une fermeture immédiate de l'ensemble du parc. Greenpeace Allemagne plaidait pour une sortie d'ici 2015, tandis que l'Agence Fédérale de l'Environnement elle-même indiquait qu'une sortie d'ici 2017 aurait été tout à fait possible, sans impacts notables sur les prix de l'énergie et le climat, et sans plonger l'Allemagne dans le noir.

Dans l'immédiat, 8 réacteurs sont immédiatement fermés
7 réacteurs, arrêtés temporairement en vertu d'un moratoire décidé le 14 mars 2011, resteront fermés définitivement, ainsi que le réacteur de Krümmel arrêté depuis 2009 après divers incidents dont un incendie dans un transformateur. Ces 8 réacteurs arrêtés retranchent 8,3 GW de capacité nucléaire, soit 40% environ des 20,5 GW de puissance nucléaire installée, qui représentent eux-mêmes 20,2% de la capacité de production électrique totale (101,7 GW toutes énergies confondues) de l'Allemagne en 2011. Les électriciens E.On, Vattenfall et RWE envisagent d'attaquer l'Etat allemand en justice pour le manque à gagner que ces fermetures anticipées représenteront.

Malgré l'arrêt de ces 8 réacteurs, le pays - exportateur net d'électricité vers la France depuis 2004 - reste autosuffisant selon la DENA (Deutsche Energie Agentur), l'agence allemande de l'énergie. La DENA a également indiqué que la capacité de production d'énergie renouvelable du pays avait atteint ce printemps un pic de 28 GW (soit autant que 28 réacteurs nucléaires de 1000 MW de puissance).

Dès le 14 mars, un moratoire...
Trois jours après le déclenchement de la catastrophe de Fukushima, le 14 mars 2011, la chancelière Angela Merkel avait annoncé un moratoire de trois mois sur la prolongation de la durée de fonctionnement des 17 réacteurs nucléaires allemands, décidée à l'automne 2010. Ce même jour, plus de 100 000 personnes avaient participé à des rassemblements anti-nucléaires en Allemagne, dans plus de 450 villes.

7 réacteurs entrés en service avant 1980 avaient alors été arrêtés, puisque du fait même du moratoire ils n'avaient plus l'autorisation de continuer à fonctionner. La sûreté de ces réacteurs devait faire l'objet d'une inspection immédiate, à la lumière de la perte totale de contrôle de la centrale japonaise. Aucun accord n'ayant pu être trouvé avec les opérateurs électriques, le moratoire a fait l'objet d'un décret.

Le moratoire a été décidé à peine quatre mois et demi après l'adoption par les députés d'une loi repoussant la fermeture des centrales nucléaires de 12 ans en moyenne (de 8 ans à 14 ans selon les cas), qui reportait donc l'horizon de la sortie du nucléaire à 2036, au lieu de 2022.

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